Trop de sucre, pas assez de légumes et de fruits et pas assez de sport, les jeunes européens se nourrissent mal. Et la situation est encore plus préoccupante dans les familles pauvres, où le surpoids et l’obésité des ados est encore plus importante.
Basé sur des données provenant de 44 pays, sur les 53 appartenant à la région Europe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le rapport met en évidence des habitudes alimentaires malsaines, des taux croissants de surpoids et d’obésité, et de faibles niveaux d’activité physique chez les jeunes.
Ce sont autant de facteurs de risque importants pour une série de maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer, les troubles neurologiques, les maladies respiratoires chroniques et les troubles digestifs.
Un ado sur 5 en surpoids ou obèse
Plus d’un cinquième des adolescents sont en surpoids ou obèses et, depuis 2018, une augmentation de la prévalence du surpoids ou de l’obésité a été observée chez les garçons comme chez les filles.
Environ un tiers des jeunes de 13 et 15 ans s’estiment trop gros. La prévalence du surpoids et de l’obésité est plus élevée chez les garçons que chez les filles, mais ces dernières étaient plus susceptibles de se percevoir comme trop grosses.
Moins de deux adolescents sur cinq (38 %) mangent quotidiennement des fruits ou des légumes, et ces chiffres diminuent avec l’âge. À l’inverse, la consommation de sucreries et de boissons sucrées reste élevée.
Un adolescent sur quatre déclare consommer quotidiennement des sucreries ou du chocolat. Ce taux est plus élevé chez les filles (28 %) que chez les garçons (23 %) et a connu une augmentation depuis 2018.
La pauvreté favorise le développement de l’obésité
Le statut économique a un impact dans la consommation de malbouffe par les jeunes. Les adolescents issus de familles moins aisées sont plus susceptibles d’être en surpoids ou obèses (27 % contre 18 % pour leurs pairs plus aisés).
Ils ont un accès moindre aux aliments plus sains, qui sont plus chers. Les adolescents issus de familles à faible revenu sont plus susceptibles de consommer des boissons sucrées (18 % contre 15 %) et moins susceptibles de manger des fruits (32 % contre 46 %) et des légumes (32 % contre 54 %) quotidiennement.
« Le coût et l’accessibilité des aliments sains sont souvent limités pour les familles à faible revenu, ce qui entraîne une plus grande dépendance à l’égard des aliments transformés et sucrés, ce qui peut avoir des effets néfastes sur la santé des adolescents », selon le docteur Martin Weber, responsable du programme de santé de l’enfant et de l’adolescent à l’OMS/Europe.
Les ados trop sédentaires
Le surpoids et l’obésité sont les résultats d’un déséquilibre entre l’apport énergétique (alimentation) et la dépense d’énergie (activité physique) des jeunes.
L’OMS leur recommande de pratiquer en moyenne 60 minutes d’activité physique, même modérée, par jour. Le rapport montre que, dans l’ensemble, seuls 25 % des garçons et 15 % des filles bougent au moins une heure par jour, et ce temps dédié à l’activité physique diminue avec l’âge, en particulier chez les filles.
Une fois de plus, les inégalités socio-économiques sont évidentes.
Les jeunes issus de familles plus aisées déclarent des niveaux plus élevés d’activité physique (16 % contre 26 %). L’accès à des espaces sûrs pour l’activité physique et la participation à des sports organisés peuvent être influencés par le revenu familial.
Faire face à la crise
L’OMS appelle à une action urgente qui peut passer par :
- Réglementer le marketing alimentaire : mettre en œuvre des réglementations plus strictes sur la commercialisation d’aliments et de boissons malsains auprès des enfants et des adolescents.
- Promouvoir une alimentation saine : améliorer l’accès à des aliments abordables et nutritifs, en particulier pour les familles défavorisées, et mettre en œuvre des politiques visant à décourager la consommation d’aliments et de boissons malsains.
- Augmenter l’activité physique : créer des environnements accessibles pour l’activité physique et promouvoir des initiatives qui encouragent les adolescents à faire de l’exercice régulièrement.
- Interventions ciblées : développer des interventions sur mesure pour favoriser des comportements sains chez les adolescents, en particulier ceux issus de milieux défavorisés.
- Lutter contre les inégalités sociales : les politiques doivent viser à réduire les disparités socio-économiques en matière de santé, afin que tous les jeunes aient la possibilité de mener une vie saine.